Segmenter l’offre touristique des stations thermales françaises – Un outil de pilotage pour la relance
Le territoire national est riche de 91 stations thermales qui constituent autant de destinations touristiques. En effet, outre l’accueil annuel de près de 600000 curistes qui représentent plus de 12 millions de nuitées, les stations thermales accueillent de nombreux visiteurs qui ne sont pas curistes mais simples touristes.
Ces 91 destinations sont toutes uniques ; elles se rapprochent pourtant en fonction de caractéristiques communes, et peuvent être regroupées en ensembles qui se juxtaposent ou s’intersectionnent dans les trois dimensions. Cette typologie raisonnée des destinations thermales, qui reste à construire, est pourtant indispensable à toute appréhension de ce qu’est la filière thermale, comme à toute démarche prospective la concernant.
Observatoire de l’économie des stations thermales (OESTh)
L’impact économique des afflux de population sur les territoires d’implantation des stations thermales a justifié la création d’un OBSERVATOIRE DE L’ECONOMIE DES STATIONS THERMALES (OESTh)[1], qui a commencé le recueil de données en 2020 et produira désormais un rapport annuel permettant de prendre connaissance des performances macroéconomiques de la filière, et d’en suivre l’évolution sur la durée.
Cet outil indispensable, et enfin disponible, fournira des informations robustes et représentatives au niveau national et macroéconomique. Il permettra aussi de caractériser les infrastructures des territoires thermaux. Les résultats pour l’année 2021 seront rendus lors des rencontres nationales du thermalisme qui se dérouleront à Rochefort du 15 au 18 Novembre prochain.
Mais les déclinaisons qui seront produites par les rapports de territoires ne pourront être exploitées de façon optimale que si leurs destinataires disposent d’une grille de lecture permettant de situer chaque territoire par rapport à ceux qui lui sont comparables. Cette grille de lecture résultera de la segmentation de l’offre préalablement réalisée.
L’impact de la pandémie COVID 19
La pandémie de COVID 19 a durement frappé les établissements thermaux par suite des mesures de fermeture administrative qui ont touché l’essentiel de l’offre thermale de ces territoires. Les bilans qui seront produits, notamment grâce à l’Observatoire, quantifieront et caractériseront les conséquences de cette crise sans précédent. On a pu constater toutefois que durant cette période, la fréquentation touristique a été relativement forte et même parfois supérieure à 2019, dernière année de normalité.
Là encore, la segmentation des destinations thermales et touristiques permettra d’analyser la relation entre l’appartenance à un ensemble typologique, et l’ampleur comme la nature des conséquences et séquelles enregistrées.
Elaborer des pistes de redéploiement
Le temps venu de la relance, les décisions stratégiques qui devront guider les mesures de soutien ne pourront faire l’économie d’une approche segmentée de la filière : elle seule permettra d’élaborer des pistes de redéploiement de l’activité des destinations fondées sur les forces et faiblesses, atouts et handicaps de chaque ensemble de destinations comparables.
Ainsi, la typologie des destinations facilitera la proposition et la lecture d’un schéma directeur de relance, comme le choix de priorités raisonnées.
Fournir un outil d’aide à la décision
Dans ce moment décisif où les acteurs essentiels[2] de la relance et du redéploiement des destinations thermales et touristiques auront à définir leurs nouvelles ambitions, dans le cadre d’un accompagnement national et territorial, il sera essentiel que tous puissent se référer aux caractéristiques des offres comparables.
Il ne s’agit pas d’imposer des modèles de développement, mais de fournir à chaque destination un outil d’aide à la décision.
Reseignements complémentaires
L’étude confié au cabinet Nomadeis est achevée et consultable en ligne sur le site de la Fédération Thermale et Climatique Française.
JEAN FRANCOIS BERAUD
Président de la Fédération Thermale et Climatique Française
[1] Mobilisant un budget de 880 millions d’euros sur 6 ans, L’OESTh est financé et piloté par l’ANMCT (Association des Maires des Communes Thermales), le CNETh (Conseil National des Etablissements Thermaux), la FTCF, la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations), et la DGE (Direction Générale des Entreprises) ; il est opéré par la Société NOMADEIS.
[2] Responsables de collectivités territoriales, Maires, Exploitants thermaux, Offices de Tourisme, Socio-professionnels