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En tête à tête avec Solveig Darrigo Dartinet

Responsable du pôle nutrition et restauration santé chez France Thermes, elle nous a accordé un entretien passionnant sur son activité autour de l’alimentation et de la santé.

Solveig, comment est née votre vocation de diététicienne ?

solveig-darrigo

Alors ma vocation ? Eh bien, sans doute parce que dans ma famille, on a été rapidement mis au régime par rapport au cholestérol. Le médecin de famille, très vite, nous donnait des orientations avec des listes : aliments autorisés, aliments interdits. Je me souviens, j’avais sept ans et comme mon grand-père était très malade, il m’a dit « bon, il y a beaucoup de cholestérol dans la famille, donc voilà la feuille avec le régime, il va falloir la mettre tout de suite dans les rails ». Tout ceci m’a un peu choqué et je me suis dit, ce n’est pas possible, ça ne peut pas continuer comme ça. Je me suis aperçue que comme ma maman était cuisinière, qu’on pouvait quand même peut-être faire quelque chose de plus gourmand, de plus agréable. Et voilà. Est-ce que c’est pour ça que je me suis dirigée vers des études de diététique ? J’avais envie de comprendre aussi, et la physiologie et les vertus des aliments pour peut-être pas continuer à reproduire ce type de schéma avec aliments autorisés, aliments interdits qu’on voit encore trop souvent, même en secteur hospitalier malheureusement.

Quel est votre credo en matière de diététique ?

solveig-darrigo

Moi j’aime bien manger, je suis gourmande. Donc mon credo, c’est la cuisine simple, saine et savoureuse. Simple parce que je pense qu’il faut rester accessible. J’essaie de faire justement une cuisine qui soit facile à reproduire, saine parce que forcément je suis diététicienne, donc je n’ai pas envie que ce soit ni trop gras, ni trop sucré, mais à la fois savoureuse, qu’on se régale quand on mange.

Vous avez écrit plusieurs livres qui ont connu du succès ?

solveig-darrigo

Un projet ne se mène jamais seul, on n’a donc pas forcément attendu mon arrivée pour y réfléchir. Je suis héritier de projets qui avaient déjà été initiés et retardés par la crise Covid. L’idée est de rebondir sur ces projets axés sur le sport santé. Concernant le centre thermoludique, les épisodes les plus sombres sont derrière nous et les travaux (prioritairement la toiture) vont bientôt démarrer, pour une relance de cette activité en 2024.

Quelles sont vos multiples activités autour de la diététique et de l’alimentation santé ?

 

solveig-darrigo

Tout d’abord, je m’occupe donc de tout ce qui est cure thermale pour le groupe France Thermes. Ça va de la formation, recrutement, mis en place des concepts. Donc ça c’est assez passionnant. J’ai toujours mon site cuisine3s.fr où, là je donne des conseils, des recettes, etc. J’interviens régulièrement dans les médias, que ce soit RTL ou Media Magazine, Santé ou grand public. Je fais de la formation, du consulting aussi pour aider les gens à cuisiner, à travers des ateliers ou à travers des conférences aussi, ou la formation de professionnels comme les chefs de cuisine.

Pouvez nous dire depuis quand vous occupez ce poste de responsable du pôle nutrition et restauration santé chez France Thermes et qu’est-ce qui vous plaît dans ce groupe ?

solveig-darrigo

L’aventure a démarré en début d’année 2018. Au départ, je devais juste faire un ouvrage de recettes bénéfique pour le microbiote. Et puis de fil en aiguille, en discutant, on s’est aperçu que ce serait bien aussi de recruter un chef pour qu’il fasse des recettes qui aillent dans le même sens que l’ouvrage, et puis une diététicienne avec des activités nutrition proposées sur le site de Châtel Guyon. Moi ce qui me plaît, c’est que non seulement il y a ce site-là, mais il y a plein d’autres sites qui sont en devenir avec des activités nutrition diverses et variées. On me laisse énormément de liberté, de créativité pour concocter justement des cures où la nutrition a vraiment un sens, elle a vraiment son importance. Donc ça c’est une chance pour moi en tant que diététicienne, de promouvoir la nutrition sous cet angle, au même titre qu’un soin finalement. Et puis la diversité des sites me permet justement de travailler sur diverses pathologies puisqu’il y a celle du microbiote, mais il y a aussi d’autres pathologies qui sont traitées sur d’autres sites du groupe France Thermes.

Donc à chaque fois, il faut se replonger dans un nouveau projet, travailler avec un responsable médical et voir tout ce qu’on peut imaginer pour aider les curistes à mieux vivre leurs pathologies et qu’ils aient une alimentation la plus agréable possible.

On imagine que sur Vichy avec la diététique, il y a des choses à faire aussi ?

solveig-darrigo

Oui alors Vichy, c’est plus sur des problèmes de poids, de peau, c’est une autre prise en charge. On va avoir un superbe endroit aussi pour animer tout ce qui est culinaire. Donc il y aura une cuisine pédagogique, mais il y aura aussi un petit centre où les gens verront des démonstrations, pas uniquement par la diététicienne, mais aussi par des chefs. On va pouvoir faire venir des invités pour nous apprendre plein de choses, donc ça va être, ça va être très intéressant aussi.

À Aïga Resort Thermal de Châtel-Guyon, il y a un vrai concept différenciant autour de l’alimentation santé ?

Oui, alors c’est notre centre pilote, si je puis dire, où on a tout misé pour que la nutrition soit au cœur du soin. Comme je le disais, c’est-à-dire que bien sûr, il y a les soins, il y a l’eau, mais il y a l’alimentation. Et là, on s’occupe de pathologies digestives en majorité et rhumatismales aussi. Et le microbiote donc ce qu’on appelait avant la flore intestinale. Quand il n’est pas bien, on ne peut pas manger correctement et du coup, on n’est pas dans une pleine santé. Donc l’idée, c’est vraiment d’avoir développé à la fois de la consultation en nutrition avec une diététicienne, mais également des conférences pour mieux comprendre l’intérêt du thermalisme en lien avec le microbiote. Qu’est-ce qu’on peut faire au sein de son alimentation ? Et des ateliers cuisine où les gens vont manipuler des ingrédients, apprendre à cuisiner avec des ingrédients qui ne contiennent pas de gluten, ou pauvres en lactose, des recettes plus digestes au niveau des fibres. Et puis une restauration qui est adaptée aussi à ce profil de curistes. Donc des recettes que les gens vont pouvoir apprendre en atelier, mais qu’ils auront découvert parfois au restaurant. Donc il y a une vraie synergie finalement autour des soins.

L’avantage d’une cure thermale, c’est d’avoir trois semaines pour adopter les bons réflexes ?

solveig-darrigo

Oui, idéalement, on profite de ces trois semaines pour créer déjà l’intérêt par rapport à des nouvelles idées, parce que les gens tournent en rond avec leur pathologie. Ils ne savent plus comment s’en sortir, ils réduisent, là en tout cas, beaucoup leurs choix alimentaires. Donc nous, on leur montre qu’il y a un champ des possibles et à partir de là, ils ont des nouveaux réflexes à la fois, ils ont compris pourquoi et du coup ils savent comment faire. C’est des savoir-faire qui sont importants, qui décoince un petit peu la situation et qui font qu’ils reviennent chez eux avec une envie de mieux faire. Et puis on essaie de les accompagner justement. On a une application qui se met en place qui va les aider à poursuivre aussi sur plusieurs mois leur alimentation avec la diététicienne en soutien.