Le Grand Entretien avec Didier Monssus
Vous avez annoncé quitter prochainement la présidence du GIE Auvergne Thermale Qualité, pourquoi cette décision ?
Après 35 ans passés dans le Thermalisme au service des autres, à œuvrer pour la santé des patients, pour le bien du collectif, j’ai eu le bonheur de me voir confier la Présidence du GIE élu par mes paires de l’Auvergne Thermale.
Après quelques années à ce poste et donc ainsi 38 saisons à valoriser la Médecine Thermale et surtout le travail en commun pour reconnaître la force du Thermalisme, je pense qu’il est temps de laisser la place à des plus jeunes, avec des idées nouvelles et qu’il est sain et prometteur de diversifier.
Quel bilan tirez-vous de l’exercice de cette fonction ?
Avant toute chose, je voudrais rappeler que le GIE Auvergne Thermale Qualité gère le laboratoire d’analyses des eaux au service des établissements thermaux d’Auvergne. Cette structure indispensable pour les exploitants est à la disposition des entreprises thermales 7 jours sur 7, à leur côté et au plus près de leurs préoccupations.
Alors pour ce qui est du bilan, tout d’abord, une immense joie d’avoir collaboré avec les équipes du GIE et de Thermauvergne sans oublier la Route des Villes d’Eaux du Massif Central. En effet, ces 3 structures liées, complémentaires, coordonnées sont les forces motrices du développement des Stations Thermales en Auvergne en complément des entreprises thermales.
Aussi, c’est par cette collaboration, cette mutualisation des énergies et cette volonté commune des différentes stations thermales d’Auvergne et limitrophes, optimisées et coordonnées par Thermauvergne qui a permis de placer le Thermalisme Auvergnat dans les toutes premières places nationales.
Alors, après 3 ans passés à la Présidence du GIE, j’ai bien évidemment le sentiment du devoir accompli, d’avoir renforcé l’unité des équipes mais surtout d’avoir pu constater la force de travail des collaborateurs, leur volonté farouche d’oeuvrer pour les exploitants que nous sommes et ainsi pour le bien commun et donc individuel.
Quel regard portez-vous sur la situation actuelle du thermalisme, au niveau auvergnat et sur le plan national ?
Vous n’êtes pas sans savoir que la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet notre activité thermale a mis à mal le thermalisme national.
Les combats menés, la détermination des uns et des autres, le travail collectif engagé me permet de dire que la situation s’est nettement améliorée sans pour autant retrouver le niveau d’activité que nous avions auparavant.
L’Auvergne, toujours pour les raisons que j’ai pu évoquer précédemment, est vraiment dans une belle dynamique de progression et une nouvelle fois, je rappelle que le travail collectif mené permet plus facilement aux uns et aux autres de s’engager dans une démarche stimulante, positive et progressive.
En quoi notre secteur a profondément évolué par rapport à vos débuts dans le thermalisme, dans les années 80 ?
38 ans, une éternité !
Notre activité, heureusement, a totalement évolué, s’est transformée. Elle est entrée dans le Thermalisme du 3ème Millénaire !
Les patients, curistes ont bien évidemment changé. Des personnes de 65 ans en 1985 semblaient déjà âgées, dépassées !
Aujourd’hui, un curiste de 65 ans, grâce à l’évolution de la société, de la médecine dans son ensemble, de la technologie, de la communication est devenu plus acteur de sa santé d’une part et plus exigeant d’autre part. Heureusement finalement pour cette dernière considération ! Cela nous a permis de progresser dans une volonté de toujours apporter plus et mieux à nos patients et hôtes.
Quelles sont les perspectives de développement du thermalisme à explorer, selon vous ?
Il est impératif de penser collectif et globalement « Station Thermale » dans son ensemble. Le développement du thermalisme passe évidemment par une coordination de toutes les instances, structures et activités liées à cette activité.
Bien sûr, il faut consolider la Médecine Thermale qui est notre principe fondateur mais la diversification est devenue indispensable pour renforcer aussi l’attractivité de nos stations thermales.
Le patient curiste, qui a tellement évolué depuis mes débuts, doit trouver des compléments de vie à son séjour. C’est comme cela que le médicament thermal est efficace.
Cadre de vie, aménagement des villes thermales, centre de soins, restauration, hôtellerie, centre de bien-être, activités séniors, prévention santé, ateliers, animations … tout cela comme dit précédemment coordonné dans une volonté commune d’être au service de nos curistes, patients, hôtes.
Ne serait-ce pas finalement tout simplement le concept de STATION THERMALE DE PLEINE SANTÉ dans un concept plus global de VILLES D’EAUX, VILLES DE BIEN-ÊTRE ?