Il s’est confié au micro de La Gazette Thermale
Jean-Yves Gouttebel, coordinateur interministériel en charge du thermalisme, était l’un des invités de marque présents à la réunion organisée par Auvergne Thermale à Royat avec les instances nationales du secteur.
Que représente pour vous cette réunion à Royat avec l’ensemble des acteurs du secteur ?
C’est une très bonne illustration des défis que doit relever le thermalisme. Il y a un élément très satisfaisant parce que je m’aperçois que mon département et ma région d’origine sont en avance par rapport à ces grands sujets qui concernent le thermalisme.
C’est en ayant ce dialogue, en discutant avec les uns et avec les autres, avec les élus, avec les responsables de la production thermale, si je puis dire, qu’on peut faire avancer les choses.
Le thermalisme est présent dans votre vie depuis longtemps ?
Oui en effet, j’ai d’abord été un utilisateur ou un usager du thermalisme quand j’étais très jeune (curiste à La Bourboule), puis au fil du temps je m’y suis intéressé en tant qu’universitaire. J’ai fini par faire un rapport pour le gouvernement il y a maintenant 3 ans, et on m’a confié cette mission à la suite de ce rapport.
Vous qui avez été président du département, vous devez bien connaître les stations thermales du Puy-de-Dôme. Quels atouts vous feriez ressortir de ces stations ?
Je crois qu’il y a déjà une qualité du service médical, mais qu’il faut démontrer plus significativement. Ce sont des stations qui sont également des stations avec un patrimoine donc le volet touristique doit être pris en compte.
Ce sont aussi des stations à taille humaine qui ont la capacité de diversifier l’offre, pas uniquement sur le thermalisme strictement médical mais aussi sur la remise en forme sur le bien-être.
Depuis quand êtes-vous coordinateur interministériel en charge du thermalisme et quelle a été votre réaction quand on vous a proposé le poste ?
J’occupe ce poste depuis septembre 2021, et ma réaction a été d’accepter bien sûr. Le Président de la République et le Premier ministre de l’époque m’ont dit « maintenant qu’on a des propositions, il faut les mettre en œuvre », donc on s’est tourné vers moi pour essayer de les réaliser.
Et en quoi consiste le job ?
Il s’agit d’être l’interface entre l’État et les professionnels au sens large du thermalisme, et de coordonner les actions de l’État, parce qu’il n’y a pas moins d’une dizaine de ministères qui ont à un moment ou à un autre affaire au thermalisme, que ce soit bien sûr dans le domaine de la santé, dans le domaine de la recherche, dans le domaine du patrimoine, du tourisme, etc.
Donc il faut mettre en relation tous les acteurs et essayer de trouver de la cohérence dans l’action de l’État et bien sûr en associant naturellement les collectivités locales.
Selon vous, quels sont les principaux enjeux du secteur dans les années à venir ?
Il est important de faire évoluer le modèle qui est né au lendemain de la guerre, qui est assis sur un financement de l’assurance maladie. Il ne s’agit pas de remettre en cause ce financement, mais il faut apporter des démonstrations à l’assurance maladie pour que le financement ne soit pas remis en cause.
Et puis deuxième élément, c’est de diversifier véritablement l’offre thermale autour du bien-être, de la remise en forme et de la prévention, qui est aussi un des axes forts de la politique de la santé en France.
Vous êtes plutôt optimiste pour l’avenir du thermalisme ?
Oui, je suis optimiste parce que je sens qu’il y a chez les professionnels une volonté d’avancer, une volonté de tenir compte, au fond, de tous ces grands enjeux, de s’inspirer peut-être aussi de ce qui s’est fait dans d’autres pays qui ont des modèles différents.
Je crois qu’il y a la volonté de s’enrichir pour progresser et pour rajeunir aussi la clientèle thermale.
Interview complète
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