Le Grand Entretien avec Marie-Pierre Montoro-Sadoux
Vous êtes vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge depuis peu du thermalisme. Que représente cette délégation pour vous ?
Cette délégation représente beaucoup pour moi, tout d’abord du fait que je suis élue dans une station thermale à Aix-les-Bains, en l’occurrence première adjointe au maire Renaud Beretti.
Mais c’est avant tout une ambition. Non pas une ambition personnelle, mais une ambition à partager avec un territoire, avec les personnes qui s’occupent de cette thématique, donc ce sont des rencontres, des constats et forcément la mobilisation de la Région aux côtés de ceux qui font le thermalisme aujourd’hui.
En quoi vos fonctions de première adjointe à la mairie d’Aix-les-Bains sont complémentaires à ce mandat régional ?
La complémentarité se fait naturellement à l’instar de beaucoup de mes collègues également élus régionaux, et permet la compréhension, je pense, des besoins du territoire. Cet ancrage sur le terrain permet la proposition et la mise en œuvre de politiques qui soient adaptées.
L’Auvergne Rhône-Alpes est une région historique du thermalisme en France. Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quoi ce secteur est stratégique pour le territoire et son développement ?
Le thermalisme est fondamental pour l’économie des territoires concernés, à la fois pour les emplois directs mais aussi les emplois indirects. Il est donc important que la Région soit aux côtés de cette économie, notamment quand il y a des mauvaises passes, afin de veiller à ce que cette économie soit toujours présente.
Le thermalisme représente aussi une partie du patrimoine de notre région. Pour certaines stations, l’activité est présente depuis les Romains ! Nous tenons vraiment à préserver ce patrimoine et à faire en sorte que demain il soit toujours là, parce qu’il fait partie de notre ADN.
Quels dispositifs récents la région a-t-elle mis en place pour aider justement les stations thermales à se moderniser et puis à diversifier un peu leur offre ?
Au tout début du mandat précédent, la Région a souhaité mettre en place une aide forte au développement du thermalisme. Grâce à plusieurs plans thermaux, des enveloppes conséquentes ont été mobilisées pour l’investissement des stations, afin qu’elles puissent se moderniser. Désormais, on est parti sur une autre manière d’intervenir sous forme d’appels à projets, qui permettent de répondre à un besoin qui est quasiment immédiat, avec un soutien financier sur un projet qui est prêt à être déployé.
Ces dernières années, deux appels à projets ont été lancés sur la renaturation des villes et la création d’îlots de fraîcheur, ainsi que sur l’amélioration de la gestion de l’eau et le recyclage des boues thermales.
Est-ce que vous avez déjà des actions concrètes que vous avez en tête et que vous souhaitez mettre en place pour soutenir et développer les stations thermales de la région ?
Nous allons tout d’abord poursuivre ces appels à projets bien entendu, qui constituent, à mon sens, la bonne formule. Nous allons également continuer le déploiement du concept de stations thermales de pleine santé.
Il faut davantage axer notre offre sur le préventif et réfléchir à emmener des populations plus jeunes vers le thermalisme pour faire des économies à la société, avec une consommation moindre de médicaments. Du fait de la qualité de ses eaux, le thermalisme régional a beaucoup d’atouts. Accélérons le mouvement car c’est aujourd’hui que les choses changent.