Un congrès sur le patrimoine antique à Vichy

Le 4e congrès international sur le thermalisme antique « Le présent et l’avenir des thermes curatifs romains : Étude, valorisation et protection du patrimoine thermal », organisé par la Maison des Sciences Humaines de Clermont-Ferrand (Université Clermont Auvergne, CNRS), le Service régional de l’archéologie – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et l’Université autonome de Madrid, s’est tenu à Vichy en mai 2025.
Ce congrès a permis de faire un état d’avancement des recherches archéologiques des stations thermales auvergnates (Vichy, Néris-les-Bains, Evaux-les-Bains, Bourbon-l’Archambault, Royat-Chamalières, Le Mont-Dore) et d’Europe.
La Route des Villes d’Eaux du Massif Central, partenaire de ce Congrès a présenté ses actions de médiation innovantes valorisant cette riche période historique : interprétation des piscines antiques de Néris-les-Bains avec des carnettistes de voyage, production artistique sur l’histoire thermale à Evaux-les-Bains, maquettes urbains sur la place de l’eau depuis l’Antiquité à Vichy pour les jeunes, gamification du patrimoine thermal autour des ex-votos de Royat-Chamalières, art thérapie basée sur le design du verre et les arts numériques aux Thermes du Mont-Dore.
Des pistes de collaboration visant à diffuser les recherches de ce milieu scientifique et croiser les compétences de médiation du patrimoine thermal de la Route des Villes d’Eaux du Massif Central sont envisagées.
Entretien avec Lise Augustin Rolland, Archéologue, chargée de médiation scientifique à la Mai-son des Sciences Humaines de Clermont-Ferrand (UCA/CNRS, UAR 3550)
Quel bilan faites-vous de ce congrès ?
Le 4e congrès international sur le thermalisme antique, intitulé « Le présent et l’avenir des thermes curatifs romains : Étude, valorisation et protection du patrimoine thermal », s’est tenu à Vichy du 26 au 28 mai 2025. Organisé par la Maison des Sciences Humaines de Clermont-Ferrand (Université Clermont Auvergne, CNRS), le Service régional de l’archéologie – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et l’Université autonome de Madrid, il a réuni des spécialistes internationaux du thermalisme curatif antique.
Ce congrès archéologique a permis de dresser un état actualisé des connaissances sur les stations thermales à l’échelle de l’empire romain, en mettant l’accent sur les établissements de bains exploitant les eaux minérales médicinales. Il s’est distingué par une thématique inédite, centrée sur le devenir des vestiges antiques et leur intégration dans les édifices thermaux contemporains.
Les communications ont mis l’accent sur la relecture critique des données anciennes à la lumière des recherches récentes, grâce à de nouvelles approches et à des outils d’analyse innovants. Elles ont aussi souligné les enjeux actuels de conservation et de valorisation de ces vestiges, pour la plupart découverts aux XIXe et XXe siècles et souvent fortement altérés ou détruits. Enfin, la parole a été donnée aux acteurs du tourisme thermal qui ont mis en lumière le rôle de la médiation patrimoniale dans la transmission de l’héritage antique. Ce congrès a ainsi ouvert une réflexion collective sur les perspectives d’étude, de préservation et de valorisation du patrimoine thermal romain.
Quelques chiffres
- 4 sessions
- 44 communications
- 13 pays représentés (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, France, Géorgie, Hongrie, Italie, République de Macédoine du Nord, République tchèque, Suisse)
- Plus de 30 sites thermaux étudiés
- 95 personnes inscrites (76 personnes présentes à Vichy)
- 1 conférence tout public
- 1 visite guidée de Néris-les-Bains
- 1 visite guidée de Vichy thermal
- 1,5 kg de pastilles !
Quels sont les résultats majeurs dans vos recherches dans les stations thermales du Massif central et quelles pistes se dessinent pour l’avenir ?
Nos recherches menées sur les stations thermales antiques du Massif central – notamment à Vichy, Néris-les-Bains, Bourbon-l’Archambault, Royat/Chamalières et au Mont-Dore – ont permis de présenter une synthèse actualisée des connaissances sur les sites curatifs à l’échelle régionale. La comparaison avec d’autres stations thermales en France et dans le monde romain a nourri notre réflexion sur la diversité des pratiques curatives antiques et sur les enjeux actuels de valorisation de ce patrimoine.
La thématique de ce congrès répond à un véritable intérêt des publics pour l’histoire de l’usage thérapeutique des eaux thermales. À l’échelle régionale, nous avons saisi cette opportunité pour actualiser et diffuser les connaissances sur le passé antique des stations thermales du Massif central, promouvoir la valorisation des sites thermaux auvergnats et réfléchir à de nouveaux moyens de transmission vers les publics.
Dans cette perspective, une conférence grand public a été organisée le lundi 26 mai au soir, en ouverture du congrès, autour du thermalisme curatif antique dans la région – notamment à Vichy – et plus largement dans l’Empire romain. D’autres événements de ce type pourront être programmés afin de prolonger ces échanges au-delà du cadre scientifique.
Parallèlement, des outils de médiation sont en cours d’élaboration, avec notamment la rédaction de guides archéologiques accessibles à un public élargi, à paraître aux Presses universitaires Blaise-Pascal : un volume consacré aux thermes antiques du Mont-Dore et un autre à Vichy à l’époque romaine sont en préparation.
Enfin, en partenariat avec la Route des Villes d’Eaux du Massif central, un projet d’exposition – possiblement itinérante – est en discussion. Elle permettrait de présenter les avancées récentes de la recherche et une synthèse des connaissances à l’échelle régionale, afin de renforcer la visibilité de ce patrimoine thermal antique auprès de tous les publics.
Rendez-vous en 2027 en République de Macédoine du Nord (Banja Bansko, Strumica) pour le prochain congrès.